Savez-vous planter les théiers ?
Le théier adulte est un arbuste persistant robuste qui résiste à des conditions atmosphériques variées. Il aime les sols acides, bien drainés ou en pente. Il ne craint pas le froid en résistant à des gelées jusqu’à – 15°C. L’été, il résiste bien à la chaleur mais il apprécie l’ombrage et un arrosage copieux et régulier. Comme il peut en avoir dans les montagnes d’Asie Tropicale dont il est originaire puisqu’on le trouve naturellement en Asie, notamment dans le sud de la Chine, en Inde ou au Sri Lanka. Sa croissance est lente mais il peut toutefois atteindre plusieurs mètres de hauteur si l’on n’intervient pas notamment en prélevant ses feuilles terminales.
C’est à partir de trois ans que le plant commence à produire de jolies fleurs blanches aux multiples étamines jaunes. Et il a la particularité de fleurir toute l’année. Le théier est pollinisé par divers insectes, dont le frelon asiatique rencontré encore sur la plantation courant novembre malgré le froid ! La fleur est progressivement remplacée par une boule verte, sorte de bogue contenant généralement trois graines pouvant mesurer jusqu’à 6 à 8 mm de diamètre.
À la Fabrikathé, comme dans les plantations du monde entier, l’automne est la saison durant laquelle ces bogues vont tourner au marron avant de s’ouvrir et laisser les graines de théier tomber au sol. Celles-ci sont précieusement ramassées pour multiplier cette plante car le bouturage ou le marcottage n’ont en effet pas donné de bons résultats. Mais qu’advient-il des graines ensuite ?
Planter les petites graines
Les graines de théier tombent donc à l’arrivée du froid, entre octobre et janvier, et sont aussitôt ramassées.
Elles sont conservées à température ambiante puis placées au réfrigérateur quelques jours en vue du semis
À la plantation de Pouilly-les-Nonains, les graines ne sont pas plantées directement en pleine terre après cette simulation de froid hivernal. Elles sont initialement placées dans des pots, dans un mélange 60% terre de bruyère et 40% terre de nos champs, pour leur permettre de germer en s’acclimatant à la terre de chez nous. La germination est très longue ! Plusieurs mois sont en effet nécessaires pour que les graines donnent naissance à une tige portant des feuilles et cette étape est réalisée en maintenant la terre humide et en gardant une température constante d’environ 20°. Un premier rempotage a lieu au stade 10-12 feuilles, généralement au printemps sous serre arrosée pour optimiser leur croissance.
Acidifier les sols
Une grosse année plus tard en moyenne, arrive alors le temps de la plantation en pleine terre. Les jeunes plants ont maintenant de bonnes racines, capables d’absorber des éléments nutritifs dont la plante a besoin pour continuer à grandir en extérieur. Chez nous à Pouilly, le défi majeur est l’acidité du sol. Nos hommes de terrain ont à cœur de relever ce défi : acidifier au maximum les terres de nos champs très argileux. Pour cela, un broyage de résineux (écorces de pin, sapin…) est déposé autour des pieds des théiers afin de nourrir correctement les théiers made in Pouilly-les-Nonains. De la sciure de résineux fais même partie du mélange utilisé dans les trous de plantation !
Cultiver des théiers demande beaucoup de patience !
Car une fois en terre, trois à quatre ans seront encore nécessaires pour atteindre 1m à 1m20 avec une trentaine de branches par arbuste ! Et dans le meilleur des cas, sans sécheresse ni autres aléas climatiques, la première cueillette n’interviendra pas avant un cycle minimal de cinq à sept ans chez nous… ceci à condition de l’éloigner du chevreuil, son principal ennemi.
Le savez-vous ?
Le théier est de la famille des camélias. Son nom binomial est camellia sinensis pour faire référence à la Chine, son lieu d’origine supposé.
Mais ce ne sont pas ses fleurs qui nous intéressent dans son cas. S’il garde toutefois des feuilles toute l’année, ce sont ses tendres pousses nouvelles qui sont cueillies, fermentées et séchées de diverses manières afin d’obtenir le thé noir, vert ou blanc.